lundi 23 février 2015

Colorado, de Frédérique Toudoire-Surlapierre

Éditeur : Les Éditions de Minuit
Collection : Paradoxe
Date de parution : janvier 2015
Genre : essai
Domaine : arts et littérature
Nombre de pages : 174


Quatrième de couverture


Ce livre n'est pas un guide sur le Colorado. C'est à une expédition dans les mots et les images des couleurs que nous vous invitons, voyage qui nous emmènera dans les continents européen et américain - de sorte qu'il sera tout de même question du Colorado. Plébiscitée par nos sociétés contemporaines, la couleur permet à chacun de sentir les vertus sociales, ethniques mais aussi artistiques de la diversité. D'une manière parfois abrupte, la couleur révèle la nature de nos relations aux autres et à nous-mêmes : les couleurs sont-elles juxtaposées, harmonieusement combinées ou se recouvrent-elles au contraire les unes les autres ? Sont-elles séparées ou mélangées ? Si la couleur nous fascine tant, c'est aussi parce qu'elle conforte l'un de nos fantasmes esthétiques les plus tenaces : la possibilité d'un mimétisme parfait de l'art. Dans un monde où tout est coloré, ou le devient, quel sens le noir et blanc de l'écriture peut-il bien prendre, quel rôle peut-il encore jouer ? S'accaparant les possibilités colorées de médias comme la peinture, le cinéma, ou encore la photographie, les mots se servent des couleurs, avec toute l'ambivalence de l'expression : ils en profitent, ils les modifient, parfois ils les abîment aussi. Parler de la couleur n'est jamais seulement métaphorique. La littérature n'évince pas la couleur, elle lui offre des lignes directrices, qu'elles soient fuite ou découverte, lui permettant de faire fi des frontières tant réelles qu'imaginaires. Se découvrent ainsi, au gré des œuvres, des « lignes de couleurs » où se renégocient quelques-uns des tropismes de l'être humain. 

Mon avis

Frédérique Toudoire-Surlapierre est professeur de littérature comparée, et son ouvrage est très universitaire : j'ai eu l'impression de lire un véritable cours dans lequel l'auteur expose ses idées sur l'usage et la représentation de la couleur (ou des couleurs), toutes époques confondues et exemples à l'appui, en littérature, en peinture, au cinéma... Comme un cours universitaire (limité dans le temps), cet essai aborde rapidement de très nombreux sujets mais n'approfondit au final pas grand-chose : on part un peu dans tous les sens, et on s'obstine à toujours vouloir tout interpréter et tout schématiser. On est même parfois dans la sur-interprétation, comme par exemple dans la sous-partie intitulée Blanche-Neige : les tautologies de la blancheur : « L'association (juxtaposition) de ces trois couleurs [blanc, rouge et noir] concernant le personnage de la fille coûte sa vie à la mère (donc la prive de sa couleur chair). »
J'aurais davantage apprécié ce livre si l'auteur s'était concentrée sur un seul aspect traité dans son essai pour l'étudier en profondeur plutôt que de survoler tout à la fois. L'analyse du rôle et de la représentation de la couleur dans les contes occidentaux, par exemple, m'a paru intéressante, mais je suis restée sur ma faim : j'aurais voulu en lire plus sur le sujet. J'ai eu l'impression que l'auteur avait voulu en dire le plus possible en un nombre de pages limité. 
Malgré les défauts sus-mentionnés, j'ai toutefois apprécié ce petit « voyage au pays des couleurs » qui donne matière à réflexion et envie de se plonger dans d'autres essais sur le thème de la couleur.
Ce livre m'a été offert par Les Éditions de Minuit via l'événement Masse Critique de janvier 2015 sur Babelio : merci !



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