vendredi 27 mars 2015

Le Salon du livre de Paris 2015 : ce que j'en ai pensé

Image : ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Le week-end dernier, je me suis rendue à Paris à l'occasion du Salon du livre. J'y étais allée en 2009 et en avais gardé un assez bon souvenir ; c'est donc avec enthousiasme que j'attendais cette visite. Malheureusement, celle-ci n'a pas été à la hauteur de mes espérances... 
Avant de me laisser entrer, plan Vigipirate oblige, on me demande d'ouvrir mon sac. Jusque là, pas de problème, on connaît le principe de sécurité. Sauf que j'ai failli ne pas pouvoir entrer pour une raison assez originale : j'avais trop de livres dans mon sac !! Ben oui, juste avant de venir au Salon, j'avais fait un tour au marché du livre et acheté 3 livres d'occasion. Plus, en bonne petite provinciale qui se balade à Paris, j'avais le Routard sur moi : « Ah ! 4 livres, madame, c'est vraiment la limite autorisée, on ne laisse pas entrer les gens avec des livres, même d'occasion... ». Ah ?! J'ai demandé la raison d'une telle mesure, parce que vraiment, je ne vois pas en quoi c'est un problème d'arriver avec des livres, d'occasion qui plus est, mais je n'ai pas eu la réponse... Alors on ne peut plus aller où on veut avec le nombre de livres qu'on veut dans son sac, maintenant ?? (et si par contre j'avais eu un couteau dans ma poche ?? Pas grave ?  Personne n'a vérifié... Mais des livres, non, non, interdit.)

Bref... Parlons du Salon en lui-même. Déjà, notons que plusieurs grandes maisons d'édition ont boycotté l'événement (leurs raisons : tarif des stands trop élevé et peu de retombées commerciales....) Résultat : assez peu de stands vraiment intéressants (pour moi en tout cas) et beaucoup de stands et espaces qui semblent avoir été mis là pour « meubler » un peu. 
Un immense espace avait été réservé aux éditeurs étrangers : on pouvait trouver de nombreux livres en russe, portugais (le Brésil était à l'honneur cette année), roumain, slovaque, arabe... C'est bien de diversifier mais je crois que la majorité des visiteurs ne parlent aucune de ces langues, et les lisent encore moins : combien de visiteurs se sont réellement intéressés à ces stands remplis de livres en langues exotiques ? J'ai trouvé qu'il y en avait trop, pour un Salon du livre français dont la majeure partie des visiteurs est francophone.
J'ai également remarqué que certains petits stands étaient totalement vides, ou bien que la personne qui les tenait était occupée à pianoter sur un ordinateur ou un smartphone, indifférente aux éventuels visiteurs qui passaient par là, et il m'était parfois impossible de savoir ce que représentaient ces stands... Je ne saurai jamais ce qu'ils vendaient/proposaient. Dommage.

Ensuite, j'ai trouvé ce salon très désorganisé, tout était mélangé : jeunesse, BD, pratique, régional, littérature et autres genres éparpillés un peu partout. On ne sait pas trop où aller, et où trouver ce que l'on cherche, sans avoir à regarder sans arrêt le plan (pas très bien fait non plus, d'ailleurs)... 
De plus, peut-être aussi parce que j'y suis allée le dimanche, mais le fait est que de nombreux stands étaient désertés par les auteurs (déjà partis ou jamais venus ?). Apparemment, les auteurs ont manifesté leur mécontentement dans le Salon le samedi après-midi : peut-être que certains sont partis après ? 

Et puis l'accueil sur certains stands ne donne pas toujours envie de s'intéresser aux livres présentés... Soit le visiteur est totalement ignoré, soit on lui bondit dessus au passage, et on lui tient la jambe en insistant « ce livre est vraiment bien, si, si, le meilleur de l'auteur, vous allez voir, vous allez adorer... ». Mais je crois que c'est la même chose dans tous les Salons... au prix où ils paient leur stand, il faut bien le rentabiliser un peu.

Autre bémol : le tarif d'entrée plutôt élevé, quand de nombreux autres salons littéraires en France (et ailleurs) sont gratuits... 12 euros pour le plein tarif, quand même ! Ceci explique sans doute la baisse de fréquentation du Salon cette année.

En conclusion, la prochaine édition se fera sans moi. En revanche, je retournerai volontiers à la Foire du livre de Brive, un salon tout aussi grand (ou presque), gratuit, plus proche de chez moi, mieux organisé et vraiment plus convivial.

mardi 17 mars 2015

La conjuration des imbéciles, de John Kennedy Toole

Éditeur : 10/18 (poche)

Première publication originale :1981
Titre original : A Confederacy of Dunces (anglais américain)

Nombre de pages : 448
Quatrième de couverture


L'aventure éditoriale de La Conjuration des imbéciles mériterait à elle seule qu'on lui consacre un roman, tant elle semble sortir tout droit de l'esprit d'un auteur en mal de publicité. Nous sommes en 1976 et Walker Percy, romancier et américain, est la cible d'une femme le pressant de lire le manuscrit de son fils, ce dernier s'étant suicidé sept ans plus tôt. Elle le harcèle tant et si bien qu'il s'y plie, d'abord de mauvaise grâce. Mais ce qu'il découvre le stupéfie.
À ma connaissance, écrit-il, Ignatius Reilly (le personnage principal) n'a aucun ancêtre dans la littérature. C'est un Oliver Hardy dément, un Don Quichotte gras, un Thomas d'Aquin pervers. Percy en est convaincu, l’œuvre doit être publiée.
La Conjuration des imbéciles n'a effectivement pas d'équivalent dans l'univers du roman.
Ce livre conte les déboires d'un être inadapté souffrant de la bêtise de son entourage, un garçon pataud aux prises avec ses ennuis gastriques, mais également un esprit supérieur.
Éructant son exaspération, il laisse entrevoir ce qu'a sans doute été son auteur, un génial incompris. John Kennedy Toole a reçu, à titre posthume, le prix Pulitzer en 1981 pour cette œuvre unique.
Mon avis
Si vous aimez les personnages atypiques, horripilants et complètement loufoques, alors vous allez adorer Ignatius Reilly ! Personnellement, je n'ai pas trouvé Ignatius "génial", mais plutôt antipathique, exaspérant, repoussant, énervant... C'est un véritable anti-héros. Mais j'ai aimé cette histoire abracadabrante, où s'enchaînent 1001 situations cocasses ; j'ai parfois souri, et même ri, alors malgré quelques passages où j'avoue m'être un peu ennuyée (entre les pages 300 et 400, les situations se répètent un peu, les longs monologues et les écrits d'Ignatius sont parfois agaçants et sans grand intérêt), je garderai un bon souvenir de cette lecture. Ignatius cumule les situations ridicules et improbables, tous les personnages de ce roman sont plus ou moins névrosés, déjantés, et rien ne se passe jamais comme prévu : c'est un roman plutôt original et divertissant. Je pense que c'est le genre de roman tellement décalé, au style très particulier qui plus est, qu'on ne peut qu'aimer ou détester. Et je comprendrais qu'on puisse détester.

lundi 9 mars 2015

Les corps célestes, de Nicolas Bréhal

Éditeur : Gallimard
Date de publication : 1993
Nombre de pages : 240
Prix Renaudot 1993


Quatrième de couverture

Baptiste raconte son étrange amitié pour Vincent. Dès les années de collège, ils sont à l'opposé l'un de l'autre. Baptiste, qui ignore le désir charnel, accorde une importance mystique au ciel, cette voûte infinie au-dessus de nous, parce que la terre lui inspire la solitude, le désordre et le doute. Vincent, lui est attiré par les deux mondes : terrestre et céleste. Il aime les femmes mais on dirait qu'il ne sait comment mener son existence. Pourtant, Baptiste et Vincent sont plus qu'inséparables, complémentaires. Après une longue séparation, ils se retrouvent. Vincent est marié à une comédienne très séduisante, Mathilde, qui confond le théâtre et sa vie. Vincent a une relation avec Constance, jeune étudiante bourgeoise et cultivée, prostituée à ses heures. Comme autrefois, Baptiste sera plus que l'ami de Vincent. Il vivra sa vie, comme un double, un alter-ego. Partagés, même déchirés, entre le Ciel et la Terre, les principaux protagonistes forment un quatuor passionné, que Paris met en scène. À travers cette histoire, ce roman est aussi une méditation sur l'amour, le pouvoir de l'illusion et le destin.


Mon avis
Décidément, encore un prix Renaudot qui ne m'a pas convaincue. Pas que ce livre soit mauvais, non, il est bien écrit, un peu poétique aussi, c'est vrai, mais j'ai trouvé l'histoire ennuyeuse et sans grand intérêt. Une amitié-amoureuse entre deux garçons qui se perdent de vue après le bac, puis se retrouvent une fois adultes, Baptiste qui se rend compte qu'il a toujours vécu dans l'ombre de Vincent, même lorsqu'ils étaient loin l'un de l'autre, des histoires de jalousie et d'adultère, beaucoup de discussions philosophiques entre les personnages (qui d'ailleurs parlent tous comme dans une pièce de théâtre, aucune de leurs conversations ne semble vraie et naturelle)... Au début du roman, on se laisse prendre, l'écriture est agréable, mais il ne se passe au final pas grand-chose, et je me suis vite lassée de Vincent et Baptiste... Et l'omniprésence de la voûte céleste, qui a son charme au début, devient vraiment lourde à la longue.

dimanche 8 mars 2015

Si rien ne bouge, d'Hélène Gaudy

Éditeur : Actes Sud (collection Babel, poche)
Date de publication : mars 2014
Première publication : 2009 chez les éditions du Rouergue (collection La Brune)
Nombre de pages : 126

Quatrième de couverture 

Ils viennent ici depuis des années. Une maison cachée dans la pinède d'une île méditerranéenne où rien ne semble disposé à changer. Comme si le temps ne passait pas. Comme si Nina, l'enfant de la famille, était vouée à ne jamais grandir. Cet été-là, pour la première fois, Nina a de la compagnie : ses parents ont invité Sabine, une adolescente sans gêne ni charme qui l'entraîne dans son orbite. De virées nocturnes en échappées sur les plages, de plus en plus indifférentes au monde, les filles s'exercent à des jeux féroces. Le temps d'un séjour écrasé de soleil, avec la mer pour seule limite, Nina joue à quitter l'enfance et tente de se défaire du regard des autres. De sa plume attentive et précise, à laquelle n'échappe aucun des multiples riens qui annoncent l'orage, Hélène Gaudy ausculte l'âge cruel des métamorphoses et des fuites.


Mon avis

Un roman court mais dense, subtil et très envoûtant. Avec une écriture simple et de nombreux non-dits, Hélène Gaudy parvient à nous plonger dans une atmosphère de plus en plus tendue. On sent le danger qui entoure la jeune Sabine, dont personne ne sait rien, dès les premières lignes. On s'imprègne très vite du malaise qui règne dans cette famille et on partage les craintes et les doutes des parents (qui, cela dit en passant, ne sont pas bien malins d'emmener une ado inconnue comme ça, sans avoir signé de papiers, sans s'être vraiment assurés de son identité et de celle de la femme qui leur a confié la jeune fille...) On a envie de savoir comment tout cela va finir, et qui est vraiment cette étrange adolescente. On a envie de savoir jusqu'où Sabine va entraîner Nina. La tension monte au fil des pages pour arriver à une fin bien déroutante et peu ordinaire : au lecteur de deviner et d'imaginer la véritable fin... Pas vraiment de dénouement, donc, beaucoup de questions restent en suspens, et cela peut laisser un sentiment assez déplaisant chez le lecteur. Un roman sur l'adolescence, les relations parents-fille et adultes-adolescentes au goût de thriller psychologique, avec une bonne dose de suspens, et même un soupçon de fantastique dans les dernières pages.

samedi 7 mars 2015

J'ai rencontré quelqu'un, d'Emmanuelle Cosso Merad


Éditeur : Flammarion
Collection : fiction française
Genre : roman
Date de publication : mai 2014
Nombre de pages : 384


Quatrième de couverture

« Vous n'êtes pas drôle, Monsieur Toulemonde, c'est ça votre problème. Vous êtes triste ! Triste à mourir ! Et c'est justement ce que vous êtes en train de faire. »

La médecine a tranché : Jean Toulemonde, père de famille et employé modèle, n'est pas drôle. Il doit trouver le sens de l'humour, c'est une question de vie ou de mort. Cette quête va bouleverser son existence et le conduire à rencontrer quelqu un...

Un roman pas comme les autres, plein de suspense, d'humour et de fantaisie, sur la fragilité des êtres et des sentiments. 


Mon avis

J'ai apprécié la fantaisie du roman, ça change de mes lectures habituelles, mais au bout d'une centaine de pages, j'ai commencé à m'ennuyer un peu quand même... L'histoire n'est pas vraisemblable, plutôt originale, mais c'est évidemment voulu et c'est ce qui fait le charme de ce roman. 
L'écriture est simple, pas mauvaise mais n'a rien d'extraordinaire ; certains jeux de mots sont un peu lourds et à force, ça devient lassant. Les personnages sont assez superficiels, mais sortent un peu de l'ordinaire, si bien qu'ils en deviennent tout de même attachants.
Pour résumer, je dirais que c'est une bonne petite « lecture de vacances », un livre qui se lit vite, parfait pour un moment de détente.
Pour ajouter un peu d'originalité, l'auteur a même publié un CD contenant toutes les chansons écrites par l'un des personnages du roman. Je ne suis pas allée jusqu'à l'écouter, je l'avoue, mais je comprends que le concept puisse séduire.
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