dimanche 5 juillet 2015

Jacques le fataliste et son maître, de Denis Diderot


Éditeur : Flammarion (édition avec dossier), mais il en existe de nombreuses autres
Première publication :1771
Nombre de pages : 355
Genre : roman

Présentation de l'éditeur

Deux personnages déambulent en philosophant. On ne sait qui ils sont. On ne sait d'où ils viennent. On ne sait où ils vont. Tout ce que l'on sait, c'est que l'un est le maître de l'autre. Bientôt on se demandera lequel.  
  

Mon avis

Ce roman n'en est pas vraiment un, comme ne cesse de nous le rappeler le narrateur qui bouscule toutes les conventions romanesques et qui ne cesse d'interrompre le récit pour s'adresser directement au lecteur (et même « parler » à la place du lecteur et AVEC le lecteur)
« Il est bien  évident que je ne fais pas un roman, puisque je néglige ce qu'un romancier ne manquerait pas d'employer.»
« Ceci n'est point un roman, je vous l'ai déjà dit, je crois, et je le répète encore. »
Ce texte est tout à fait singulier, entre réalité en fantaisie, entre roman picaresque et théâtre, entre conte philosophique et roman comique (c'est parfois très drôle !). 
Jacques et son maître sont en route pour une destination inconnue. On ne sait pas d'où ils viennent et ni la raison de leur voyage. On ne sait pas exactement où ni quand se déroule le récit, on ne sait pas qui sont les personnages non plus, mais quelques éléments nous permettent de deviner tout de même un peu. Et qu'importe, puisque ce récit n'est qu'un prétexte pour parodier le roman, remettre en question le rôle du romancier et du narrateur et véhiculer certaines idées pour créer une nouvelle forme de roman, un roman plus proche du « vrai » dans lequel le narrateur ne peut pas tout maîtriser ni tout savoir.

On suit donc le valet et son maître, leurs aventures et leurs conversations, au cours d'un voyage quelque part en France au XVIIIe siècle. Ils rencontrent de nombreux personnages, on nous raconte de nombreuses histoires : c'est un véritable roman à tiroirs dans lequel les récits s'enchâssent sans jamais se mêler les uns aux autres. Certains récits se font écho, d'autres se ressemblent, d'autres encore s'opposent.
Le roman semble à première vue désordonné, mais il existe bien une structure (tout se déroule sur une durée de 9 jours) et deux fils conducteurs : le voyage des deux personnages et le récit des amours de Jacques, sans cesse interrompu par de multiples digressions et événements. Cette histoire a bien un début et une (ou plusieurs !) fin(s), mais l'ensemble est brouillé par les aventures de nos deux compères, les nombreuses digressions aux voix multiples et les interventions du narrateur.



1 commentaire :

  1. Je dois avoir ce livre dans ma bibliothèque... Ton avis me donne envie en tout cas de l'en sortir !! :)

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