vendredi 27 février 2015

L'allée du Roi, de Françoise Chandernagor



Éditeur : Gallimard, collection folio 
Nombre de pages : 848
Date de publication : 2007
Première publication : 1981


Quatrième de couverture

« Je ne mets point de borne à mes désirs », disait celle qui fut presque reine de France... De sa naissance dans la prison de Niort à sa mort dans la douce retraite de Saint-Cyr, de l'obscure pauvreté de son enfance antillaise à la magnificence de la Cour, de la couche d'un poète infirme à celle du Roi-Soleil, de la compagnie joyeuse de Ninon de Lenclos et de ses amants au parti pris de dévotion de l'âge mûr, quel roman que cette vie !
À partir d'une documentation considérable et en recourant aux écrits, souvent inédits, de la marquise de Maintenon, Françoise Chandernagor a su restituer, à travers des « mémoires apocryphes » qui ont la séduction de la langue du XVIIe siècle, le vrai visage d'une femme méconnue, témoin sans pareil d'une époque fascinante.

Mon avis

Si vous aimez la langue française et avez envie de plonger en plein XVIIe siècle, dans la France du Roi-Soleil aux côtés d'une femme extraordinaire, alors ce livre fera votre bonheur. Je l'ai refermé avec une pointe de regret : quelle belle écriture ! Et quel défi pour l'auteure d'écrire au nom de la marquise de Maintenon (née Françoise d'Aubigné) en reprenant les expressions de celle-ci et les usages du français de l'époque ! 
Il en résulte un magnifique roman historique, écrit sous forme d'une longue lettre que la marquise écrit à sa petite protégée, qui nous raconte avec élégance, émotion et pudeur la vie de cette femme hors du commun. 
Bien sûr, la forme de ce roman est un parti pris, et l'auteure admire sans aucun doute son personnage dont elle a certainement adouci la personnalité, mais Françoise Chandernagor nous livre un roman, non pas une biographie, et n'est donc pas tenue à une quelconque objectivité. 
Personnellement, j'ai surtout été sous le charme de l'écriture, parfaitement maîtrisée, poétique... l'auteure a fait preuve d'une incroyable virtuosité ! Mais l'histoire (et l'Histoire) de ce beau roman m'a également captivée du début à la fin. Le XVIIe siècle est si vivant qu'on s'y croirait presque : le destin des femmes à l'époque de Françoise d'Aubigné, la pauvreté du peuple contrastant avec le faste de la Cour, la vie des courtisans, le contexte politique et religieux, la famille royale, les guerres, la famine, les maladies, la vie du Roi et ses humeurs...
Petit plus : Françoise Chandernagor a complété son roman de quelques pages à la fin de l'ouvrage pour expliquer ses choix, mentionner ses sources, et justifier sa façon de « combler les blancs ». 

Challenge le siècle des Lumières (bien que ce livre n'aborde que le tout début du Grand siècle des Lumières ;))



mardi 24 février 2015

Petit livre des mots d'esprit ou la fine fleur de la répartie à la française, de Delphine Dupuis

Éditeur : Éditions Les Vieux Tiroirs 
Collection : Bibliothèque plaisante et enrichissante à l'usage des bavards
Genre : humour, anecdotes historiques
Date de parution : mai 2013
Nombre de pages : 128


Quatrième de couverture

« Trop d'esprit humilie ceux qui en ont peu », écrivait madame de Maintenon. La verve de Voltaire, l'esprit de Fontenelle, la vivacité de Piron, le mordant de Rivarol, la finesse de madame de Sévigné, la spiritualité de Louis XIV, la paillardise d'Henri IV et l'insolence de mademoiselle Arnould ont laissé de divines traces dont on se délecte encore aujourd'hui. Partez à la découverte des mots d'esprit les plus savoureux, replacés dans leur contexte afin de les apprécier comme si vous y étiez ! Mordants, pétillants, cruels, légers, assassins, les bons mots, les saillies et les calembours n'ont épargné rien ni personne. La politique, la religion, le sexe « faible », le mariage, les arts, l'amour... Chacun en a pris pour son grade ! Rencontrez les personnages célèbres dont la langue était aiguisée comme des couteaux et l'esprit prompt à la plus délicieuse raillerie. Un petit livre rempli d'anecdotes passionnantes, de mots heureux et de réparties parfois grivoises, mais toujours subtiles.


Mon avis
 
Quel délice ! J'ai reçu ce livre (dédicacé, qui plus est) à Noël. C'était un très joli cadeau : si vous avez un cadeau à faire, vous avez là une idée toute trouvée. 
Ce petit livre illustré ne manque pas d'élégance, le papier et la couverture cartonnée sont de bonne qualité, et son format est très pratique : il se glisse partout !
J'ai lu et relu certaines pages avec le plus grand plaisir. Chaque citation est remise en contexte, on y trouve même une petite présentation de la plupart des personnages historiques mentionnés (époque des Lumières), de nombreuses reproductions de portraits et tableaux, et surtout... beaucoup d'humour ! Je le conseille vivement.


Challenge Siècle des lumières (Babelio) 



lundi 23 février 2015

Colorado, de Frédérique Toudoire-Surlapierre

Éditeur : Les Éditions de Minuit
Collection : Paradoxe
Date de parution : janvier 2015
Genre : essai
Domaine : arts et littérature
Nombre de pages : 174


Quatrième de couverture


Ce livre n'est pas un guide sur le Colorado. C'est à une expédition dans les mots et les images des couleurs que nous vous invitons, voyage qui nous emmènera dans les continents européen et américain - de sorte qu'il sera tout de même question du Colorado. Plébiscitée par nos sociétés contemporaines, la couleur permet à chacun de sentir les vertus sociales, ethniques mais aussi artistiques de la diversité. D'une manière parfois abrupte, la couleur révèle la nature de nos relations aux autres et à nous-mêmes : les couleurs sont-elles juxtaposées, harmonieusement combinées ou se recouvrent-elles au contraire les unes les autres ? Sont-elles séparées ou mélangées ? Si la couleur nous fascine tant, c'est aussi parce qu'elle conforte l'un de nos fantasmes esthétiques les plus tenaces : la possibilité d'un mimétisme parfait de l'art. Dans un monde où tout est coloré, ou le devient, quel sens le noir et blanc de l'écriture peut-il bien prendre, quel rôle peut-il encore jouer ? S'accaparant les possibilités colorées de médias comme la peinture, le cinéma, ou encore la photographie, les mots se servent des couleurs, avec toute l'ambivalence de l'expression : ils en profitent, ils les modifient, parfois ils les abîment aussi. Parler de la couleur n'est jamais seulement métaphorique. La littérature n'évince pas la couleur, elle lui offre des lignes directrices, qu'elles soient fuite ou découverte, lui permettant de faire fi des frontières tant réelles qu'imaginaires. Se découvrent ainsi, au gré des œuvres, des « lignes de couleurs » où se renégocient quelques-uns des tropismes de l'être humain. 

Mon avis

Frédérique Toudoire-Surlapierre est professeur de littérature comparée, et son ouvrage est très universitaire : j'ai eu l'impression de lire un véritable cours dans lequel l'auteur expose ses idées sur l'usage et la représentation de la couleur (ou des couleurs), toutes époques confondues et exemples à l'appui, en littérature, en peinture, au cinéma... Comme un cours universitaire (limité dans le temps), cet essai aborde rapidement de très nombreux sujets mais n'approfondit au final pas grand-chose : on part un peu dans tous les sens, et on s'obstine à toujours vouloir tout interpréter et tout schématiser. On est même parfois dans la sur-interprétation, comme par exemple dans la sous-partie intitulée Blanche-Neige : les tautologies de la blancheur : « L'association (juxtaposition) de ces trois couleurs [blanc, rouge et noir] concernant le personnage de la fille coûte sa vie à la mère (donc la prive de sa couleur chair). »
J'aurais davantage apprécié ce livre si l'auteur s'était concentrée sur un seul aspect traité dans son essai pour l'étudier en profondeur plutôt que de survoler tout à la fois. L'analyse du rôle et de la représentation de la couleur dans les contes occidentaux, par exemple, m'a paru intéressante, mais je suis restée sur ma faim : j'aurais voulu en lire plus sur le sujet. J'ai eu l'impression que l'auteur avait voulu en dire le plus possible en un nombre de pages limité. 
Malgré les défauts sus-mentionnés, j'ai toutefois apprécié ce petit « voyage au pays des couleurs » qui donne matière à réflexion et envie de se plonger dans d'autres essais sur le thème de la couleur.
Ce livre m'a été offert par Les Éditions de Minuit via l'événement Masse Critique de janvier 2015 sur Babelio : merci !



lundi 16 février 2015

Des manuscrits de la BNF consultables en ligne

La BNF propose de découvrir gratuitement de nombreuses expositions virtuelles sur son site (http://expositions.bnf.fr/index.php) : livres, cartographie, photographie, histoire... 

Mais saviez-vous que l'on pouvait également consulter virtuellement un certain nombre de manuscrits ? Je suis récemment tombée sur cette page par hasard : quelle belle découverte ! C'est pourquoi je tenais à partager cette information, qui ravira certainement les amoureux des livres anciens et du Moyen Âge. Si vous voulez y faire un tour, c'est par ici
On y trouve certains des manuscrits anciens les plus célèbres : le Roman de la Rose, la Quête du saint Graal, Yvain le Chevalier au lion, la Chanson de Roland, le Livre des merveilles... 
L'outil est assez bien fait : on peut aisément tourner les pages, zoomer pour lire le texte ou regarder de plus près les détails d'une enluminure ou d'une peinture. On peut même écouter le récit des différents épisodes et accéder à des commentaires et explications sur les ouvrages.
Bien sûr, ce n'est pas aussi émouvant qu'en vrai, mais c'est quand même une excellente idée de la part de la BNF d'avoir rendu tous ces manuscrit accessibles, même si ce n'est que virtuellement, au grand public : merci !

vendredi 13 février 2015

Dôme (tomes 1 et 2), de Stephen King

Langue originale : anglais américain
Titre original : Under the dome
Date de parution : novembre 2009 aux États-Unis ; mars 2011 en France aux éditions Albin Michel
Genre : roman fantastique (en 2 tomes)
Nombre de pages : 829 pages pour le tome 1 et 730 pages pour le tome 2

Ce roman a inspiré la série télévisée Under the dome.


Quatrième de couverture

Un matin d’automne, la petite ville de Chester's Mill, dans le Maine, est inexplicablement et brutalement isolée du reste du monde par un champ de force invisible. Personne ne comprend ce qu’est ce dôme transparent, d’où il vient et quand – ou si – il partira. L’armée semble impuissante à ouvrir un passage tandis que les ressources à l’intérieur de Chester's Mill se raréfient. Jim Rennie, premier adjoint de Chester's Mill, voit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de la situation, lui qui a toujours rêvé de mettre la ville sous sa coupe. Un nouvel ordre social régi par la terreur s’installe et la résistance s’organise autour de Dale Barbara, vétéran d’Irak et chef cuistot fraîchement débarqué en ville…

Mon avis 

J'avais acheté ces deux volumes (en français) sur un vide-grenier pour une somme modique... je m'étais dis, « tiens, pourquoi ne pas tenter ? ». Ma seule « rencontre » avec Stephen King remonte à longtemps : le livre était Rose Madder, et j'avais 15 ou 16 ans. J'avais trouvé ce roman un peu « tordu », mais plutôt bien ficelé. Alors même si je ne suis pas fan de fantastique et encore moins d'horreur, c'est sans grande conviction, mais aussi sans a priori, que j'ai entamé ce roman. 

Première déception : l'écriture. Pas terrible. Je sais bien qu'il s'agit de littérature populaire, je ne m'attendais pas à un chef d’œuvre, mais quand même... Je ne sais pas si le problème vient uniquement de la traduction, de qualité médiocre (mais sans doute réalisée, comme bien souvent lorsqu'il s'agit de traduire des livres « à succès », dans des délais trop serrés), ou si l'original est également mal écrit, mais toutes les coquilles que j'ai détectées dans le texte en français sont évidemment dues à un travail fait dans la hâte, et une relecture peu soignée... le soucis des délais l'emporte bien souvent sur la qualité, et c'est vraiment dommage. J'aurais dû l'acheter en anglais... Enfin, peut-être ? Bref... 
Autre chose m'a également agacée dans cette lecture : la vulgarité de langage (et pas seulement de langage, d'ailleurs !) permanente. Les personnages sont très vulgaires dans leurs propos, mais la narration est elle aussi infestée de vulgarités. Je trouve cela très désagréable et pénible à lire. 

Deuxième déception : plus de 1500 pages pour... pas grand-chose ! En refermant le livre, je me suis dit : « Tout ça pour ça ?!! » Beaucoup de bla-bla inutile, des tonnes de détails qui ne servent en rien à l'intrigue, beaucoup de répétitions (au cas où le lecteur, tellement bête, n'aurait pas bien compris...) Je suis de nature obstinée, je suis quand même allée jusqu'au bout, par curiosité, pour savoir comment l'auteur allait se débrouiller pour terminer cette histoire, mais on s'en doute bien avant les dernières pages, évidemment. De plus, j'ai trouvé qu'il y avait trop de personnages, certains personnages ont des noms qui se ressemblent, un même personnage peut être nommé de deux voire trois façons différentes : il y a de quoi se perdre, surtout dans le premier volume.

Troisième déception : pourquoi tant de violence ? Pourquoi tant de détails sanguinolents et de descriptions de scènes d'horreur ? Bon, d'accord, on est chez Stpehen King, je sais. Mais j'ai quand même eu le sentiment que certaines scènes de violence et certains détails étaient là « juste pour le plaisir », d'une totale inutilité, de la violence gratuite entre certains personnages, à croire que presque tous les habitants (à part une poignée de héros presque angéliques) de cette petite ville sont des ignares stupides et barbares.

En conclusion : je suis tout de même contente d'avoir lu ce livre jusqu'au bout (et je sais que je ne regarderai pas la série), j'ai ainsi pu me faire ma propre opinion sur un auteur et un genre littéraire que je connais très peu.
J'ai un autre Stephen King dans ma PAL, Misery, mais je vais attendre avant de tenter l'expérience... Je n'ai nulle envie de remettre ça tout de suite, même si l'histoire de Misery est totalement différente.
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