mercredi 22 juin 2016

Shakespeare, l'espion des âmes, d'Henriette Chardak

Date de publication : février 2016
Nombre de pages : 350
Éditeur : L'Archipel
Genre : documentaire-fiction historique/biographie

Quatrième de couverture

Nombre d’auteurs se sont interrogés sur son identité. Était-il… un aristocrate jaloux de son anonymat ? un Italien ? le « nègre » d’un auteur célèbre ? un collectif d’auteurs ? peut-être même… une femme ? Les spéculations, depuis quatre siècles, n’ont guère cessé d’entourer l’auteur du non moins étrange Hamlet
Henriette Chardak a réexaminé une par une les pièces du « dossier Shakespeare », afin de lever le voile sur les aspects les plus énigmatiques du grand dramaturgique. Aussi célèbre que discret, Shakespeare, nous dit-elle, fut avant tout un homme de l’ombre, caché sous des masques de théâtre, préférant se cacher à la vue de ses contemporains pour les scruter jusqu’à l’âme, tel le plus fin des journalistes de son époque. Il était un humaniste libre-penseur, ce qu’il voulait à tout prix dissimuler à ses « clients » royaux…
Au-delà de sa vie de comédien, de ses fulgurances géniales, de ses amitiés et surtout de ses intrigantes disparitions, cette biographie romanesque s’attelle à l’énigme Shakespeare.

L'auteure

Diplômée des Beaux-Arts et de l'école de journalisme de Strasbourg, Henriette Chardak, journaliste et réalisatrice, a publié des romans : Dépossédée (Presses de la Renaissance, 2006), La passion secrète d’une reine (Le Passeur Editeur, 2013) et des biographies de Kepler, Vésale, Pythagore, Cervantès et Rabelais.

Mon avis

Je m'attendais à un récit biographique, mais cet ouvrage tient bien plus du romaesque que de la biographie, d'où ma déception. Le lecteur est très vite plongé dans l'Angleterre de la fin du XVIe siècle, mais il peut aussi se retrouver un peu perdu dans un contexte historique parfois flou et pas toujours palpable au sein de la narration. Les nombreuses tentatives d'explication du contexte social et géo-politique de l'époque au sein du texte sont trop artificielles et manquent d'habilieté et de subtilité. C'est dommage, ça m'a assez vite agacée. 
Pour ce qui est du style, il n'est pas mauvais pourtant, mais peut-être un peu trop convenu, j'ai souvent eu l'impression de lire un texte documentaire/journalistique "déguisé" en romanesque à l'aide d'artifices trop visibles. On sent bien que l'auteur a fait un véritable travail de recherche sur son sujet, mais je trouve (et cela n'engage que moi) qu'elle n'a pas su l'exploiter de manière assez naturelle, fluide et originale. J'ai trouvé qu'il y avait trop de dialogues, et même si je comprends bien que l'auteure a voulu d'une certaine façon rendre hommage au théâtre et faire de son récit un texte plus vivant, je n'ai pas aimé cet aspect du texte, pour la simple et bonne raison que les dialogues sont souvent trop plats, et qu'on sent bien qu'ils ne sont qu'un prétexte, un moyen de faire passer des informations (historiques la plupart du temps), et cela fait perdre tout réalisme à l'ensemble du récit. L'auteure a pris, à mon goût, trop de libertés pour faire parler et penser Shakespeare (personnage si méconnu même par les spécialistes, justement !) et ses proches, il n'y a vraiment aucune objectivité de la part de l'auteure, et aucune place pour le lecteur de combler lui-même les lacunes sur ce que l'on sait réellement de Shakespeare. J'ai trouvé cela plutôt gênant, surtout pour un livre qui n'est pas présenté comme un roman mais comme une "enquête historique".

J'ai reçu ce livre via Masse critique : merci à Babelio et aux éditions L'Archipel (j'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le petit mot personnalisé envoyé avec le livre par la maison d'édition !)
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