samedi 3 juin 2017

Louise d'Epinay, de l'ombre aux Lumières, Olivier Marchal

Date de publication : mars 2017
Éditeur : Sutton
Nombre de pages : 536
Genre : roman historique

Quatrième de couverture

« A tout prendre, je m'aimerais assez comme je suis, si je n'avais souvent été malheureuse par ma faute. » À l'aube de ses trente ans, Louise d'Épinay porte un jugement désabusé sur son existence passée : sur sa vie d'épouse, sa vie de mère, sa vie d'amante, sa vie de femme enfin, plongée à corps perdu dans le Paris des Lumières. Quelle faute pourrait-elle se reprocher ? D'avoir refusé le triste rôle que lui assignait sa famille ? D'avoir lutté pour son émancipation intellectuelle ? D'avoir voulu satisfaire ses ambitions, peut-être ? C'est au contraire pour ces raisons qu'il faut l'aimer, comme l'ont aimée Rousseau, Voltaire, Diderot et tous les grands hommes qui ont vécu auprès d'elle. Par sa quête d'un bonheur personnel, par sa volonté de s'accomplir et de maîtriser son destin, Louise n'était pas de son temps. Elle est du nôtre.  


Mon avis

Je suis plutôt déçue par cette lecture, j'ai trouvé l'hisoire en elle-même intéressante, le récit est certainement bien documenté, mais l'ensemble manque de finesse, que ce soit au niveau de l'écriture ou au niveau du personnage de Louise. Certains passages auraient pu se trouver dans un roman à l'eau de rose, et ce n'est pas vraiment ma tasse de thé.
De plus, la première moitié du roman est un récit à la troisième personne, qui ne m'a pas emportée dans l'histoire de cette femme du XVIIIe siècle, je ne suis pas parvenue à aimer le personnage, qui pourtant aurait pu m'intéresser. Cette Louise manque de relief, je trouve que la psychologie des personnages n'est pas assez travaillée, ou alors c'est que je suis vraiment passée à côté...
Et la seconde moitié est pour moi encore plus décevante, c'est une sorte de réécriture plus ou moins inventée du journal de Louise, dont la "vraie" version peut par ailleurs se trouver ailleurs, donc je ne vois pas l'intérêt et c'est un peu une solution de facilité... et puis pourquoi changer brutalement l'énonciation et le genre romanesque au beau milieu du livre ? J'ai également trouvé certains passages un peu longs, des dialogues pas toujours utiles et surfaits, j'aurais aimé un peu plus de descriptions qui, peut-être m'auraient permis de mieux "entrer" dans l'univers mondain du XVIIIe siècle.
En bref, le fond est intéressant, mais je n'ai pas accroché avec la forme et le style.

samedi 11 février 2017

Deux Anglaises et le Continent de Henri Pierre Roché

Première publication : 1956
Nombre de pages : 349
Genre : roman épistolaire

Quatrième de couverture

En Angleterre, au début du (XXe) siècle, au bord de la mer, un jeune Français fait la connaissance d'Anne et de Muriel. Ils forment un trio audacieux et franc jusqu'au jour où l'amour fait tout basculer. Serments, trahisons, hasards sont dévoilés tout au long des journaux intimes et des lettres qu'échangent les deux Anglaises et Claude, surnommé le Continent.  

L'auteur en quelques mots

Il faudrait bien plus qu'un petit paragraphe pour présenter la vie fascinante et romanesque de Henri Pierre Roché, grand collectionneur et critique d'art devenu écrivain sur le tard. Il a notamment contribué au développement de l'art moderne au début du siècle dernier. En plus de collectionner les œuvres d'art, cet homme, qui a inspiré L'homme qui aimait les femmes à Truffaut en 1977, collectionnait aussi, vous l'aurez compris, les conquêtes féminines.
Il est né à Paris en 1879 et mort en 1959 et semble avoir vécu plusieurs vies en une seule. Tous ses écrits en disent long sur sa biographie et Deux Anglaises et le Continent en est un bel exemple, puisque c'est une histoire (très romanesque) tirée de son expérience personnelle réelle.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur cet incroyable personnage, vous pouvez lire l'article suivant sur Wikipédia, qui est d'excellente qualité : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Pierre_Roch%C3%A9.

Mon avis sur ce roman

C'est un roman assez original de par sa forme, puisque la narration est assurée uniquement par les lettres et extraits des journaux intimes des trois personnages principaux. Cette polyphonie permanente tient le lecteur en haleine du début à la fin et lui donne une place un peu particulière de "lecteur-voyeur", qui pénètre l'intimité des personnages en lisant leurs journaux intimes et leur correspondance presque par-dessus leurs épaules et est (peut-être ?) censé prendre position et juger leur comportement parfois surprenant. 
Cette forme permet également au lecteur d'entrer tout naturellement dans un univers à la fois lointain et familier d'une époque révolue et d'une jeunesse curieuse d'expériences qui fait forcément écho à la sienne d'une manière ou d'une autre.
La pudibonderie souvent excessive de Muriel m'a parfois agacée voire ennuyée, mais l'intrigue est rondement menée et le dénouement reste incertain jusqu'à la fin : on espère avec Claude, on le plaint, puis on désapprouve ses comportements, on se demande qui va épouser qui et comment toute cette histoire va se terminer pour chacun des personnages jusqu'aux dernières pages...


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